Les premiers écrits évoquant le marché de Riga date du 14e siècle et font référence à un marché dans la vieille ville. En 1570, il déménage plus proche de la Daugava pour faciliter le transport fluvial des marchandises. C'est au milieu du 17e siècle que le marché connaît son âge d'or quand Riga devint le bastion de l'empire Suédois.
Depuis 1930, il occupe la même place et des baraquements pour zeppelin ont été apporté afin de servir de halles. Aujourd'hui, c'est un mélange grouillant de primeurs, bouchers, mercières et fleuristes. Au marché on trouve tout et de tout. J'ai même découvert une alternative au "pelo catalan" (coupe de cheveu catalane court devant et sur les côtés et long, voire très long derrière). Quelques marchandes ont dû s'en donner à coeur joie chez le coiffeur, cherchant à développer une mode du "moitié noir-moitié blanc" ou encore "piques sur le crâne- frisottis derrière".
A part, ces remarques capillaires, j'ai surtout découvert un peu mieux les habitudes culinaires lettones. Beaucoup de légumes, surtout que la saison d'été s'est installée. Mais pas n'importe lesquels. Une prédominance de racines comme les betteraves ou le céleri, des carottes, des concombres et les fameux gurkis qui sont entre le concombre et le cornichon. Je crois même que les cornichons malossol sont en fait des gurki marinés. La campagne s'installe à la ville, les fruits tombent de l'arbre et les patates viennent directement de la terre. Pas de transition, une vente directe du producteur. Les marchands de myrtilles et de framboises sont nombreux. Ici, on ne vend pas à la barquette de 100 gr mais au 1 kg. On se régale et on se lèche les doigts allègrement. J'ai été également étonnée par le nombre d'herbe et notamment d'aneth que l'on trouvait sur les étals. Les allées embaumaient de parfums - à mon nez - exotiques, à la fois familiers et inconnus.
Ensuite, je suis allée faire un petit tour dans la halle de la viande. Pas grand chose d'original, juste des bouchers vêtus de leur tablier blanc maculé de tâches de sang attendant le client pour couper des côtelettes ou un gigot. La section des produits laitiers était beaucoup intéressante. Depuis que je suis arrivée à Riga, j'ai remarqué l'importance des produits laitiers dans l'alimentation, que ce soit du siers (fromage), du kefir (lait fermenté sucré) ou encore le biezpiens (du cottage cheese) et la ruguspiens (crème aigre). Tous les plats en sont agrémentés et que se soit au supermarché ou au marché, les rayons les proposent sous toutes les formes possibles et imaginables.
Enfin, la dernière partie du marché est un beau pêle-mêle de vêtements criards, de sandales, de fleurs et surtout de quincaillerie où les amateurs de conserves achètent les bouchons des bocaux à la pièce !
Mon moment préféré a été en sortant avant de rejoindre les grands boulevards, dans le passage souterrain, une série de petites vieilles vendant à la sauvette des bas et des chaussettes. Pas facile de capter les images, elles se cachent ou détournent le regard. En le regardant de loin, il en reste une, entre ombre et lumière, je n'hésite plus, je saisis l'instant. La visite se termine par un beau cliché.
Quelques photos.