Il était prévu que je me joigne au cours de dessin mais jamais je n'aurais imaginé que j'allais peindre. Arrivées à l'Union des Artistes dans la Vieille Ville - un bâtiment typiquement soviétique - j'ai laissé tomber mon stylo pour un crayon.
Tout de suite, Reinis, agréable et souriant, m'a mis à l'aise et m'a demandé de m'asseoir devant un chevalet. Il m'a montré un faucon empaillé que je devais dessiner. Je me suis vraiment sentie mal à l'aise : le dessin n'est pas vraiment un domaine dans lequel j'ai des facilités.
Dix minutes plus tard et quelques explications, je me retrouve seule devant ma feuille blanche. Petit à petit, je vide mon esprit, je me prends mon temps, j'observe et quelques lignes surgissent sur le papier. A la fin, un espèce d'oiseau est reconnaissable. Reinis m'a aidé, conseillé et après une heure et demie d'effort, j'arrête. Pour la première fois, je suis assez satisfaite du résultat même si je ne pense qu'il n'est pas aussi "labi" (bien) selon lui et Laura.
Mais cette expérience était plaisante et je me suis bien amusée. Après, j'ai fait ce que je fais de mieux pendant ce voyage, j'ai posé des questions !
Reinis a un diplôme en Art de l'Académie des Arts de Riga et donne des cours depuis septembre dernier à quelque dix étudiants. Peignant et dessinant depuis longtemps, il m'avoue être passé par deux périodes artistiques différentes. Quand il était plus jeune, seules les femmes nues et les biens matériels l'intéressaient. Il s'est lassé et est parti à la conquête d'une peinture plus spirituelle.
"La technique est importante jusqu'à un certain point, mais ensuite, ce sont les sentiments et le message de la peinture qui comptent" m'explique-t-il. Il est passé à la représentation du spirituel et son dernier tableau est la représentation de l'âme de la vie.
Ses travaux sont exposés dans une gallerie à Riga et il y a quelques mois, il est venu en France pour deux mois. En partenariat avec le Ministère des Affaires Etrangères, il a participé à une résidence d'artiste. Son but : saisir l'ambiance parisienne.
Mais être un artiste en Lettonie n'est pas toujours aisé. Reinis travaille également comme directeur artistique dans une entreprise de publicité depuis 8 ans. "C'est difficile de vivre de son art, me dit-il, parfois, je vends une toile ou j'ai des commandes."
Peut-on parler d'un courant artistique letton? "Aujourd'hui, il n'existe pas. Nous travaillons indépendamment, selon notre inspiration, peignant ce qu'on veut représenter et non pas ce qu'on nous demande de représenter.
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