Après avoir posé mes affaires et pris quelques forces, je me dirige vers la plage. Les groupes de jeunes s'étirent le long du parc précédant la plage. Armés de bouteilles d'alcool et de bières, ils se chauffent pour la soirée.Ma première rencontre est fortuite avec deux jeunes lettons un peu éméchés vêtus de chemises psychédélique rose fluo et verte pomme. Ils cherchaient peut-être Woodstock plutôt que le Baltic Beach ! Ils me parlent en Letton jusqu'à ce qu'ils réalisent que je ne suis ni lettone ni estonienne… Je les perds vite fait mais cette approche me donne un avant-goût du festival.
Je regarde les derniers rayons de soleil descendant doucement vers l'horizon. Le calme avant la tempête. Après la sécurité, je me retrouve perdue au coeur de la jeunesse lettone. La plupart porte les couleurs du festival : bleu turquoise et blanc et de chaque côté de l'allée centrale s'élèvent des airs rock ou électro.
Je retrouve Arta, une jeune organisatrice dans l'événementiel. Après des mois de préparation et d'actions en amont, le festival a commencé jeudi 22 juillet et a déjà réuni plus de 10 000 personnes malgré le temps incertain. Pour cette dixième édition, l'objectif est de battre, en trois soirées, les 55 000 festivaliers de l'année passée. D'autant que cette fois est la dernière, les organisateurs ne recevant pas le soutien de la municipalité, souhaitent changer de ville.
Arta a donc préparé un atelier pour les festivaliers. Il s'agit de fabriquer une banderole de dix mètres de long minimum. Chaque personne peut écrire, sur un morceau de tissu, un message, un souhait ou un voeu qui sera ensuite assemblé aux autres. Une manière d'offrir un cadeau, un message d'espoir au festival. Vendredi soir, déjà six mètres sont tissés.
Je laisse Arta pour me diriger vers les différentes tentes. Ici, un DJ mousse, là de la pop lettone, par ici, un manège à vous décrocher l'estomac, par là, de la bière et des saucisses à flot. Le plus intéressant est tout au fond : la grande scène où les Rasmus de Finlande, se font attendre.
Pour ameuter les foules, des jeunes filles à moitié dévêtues dansent sur l'hymne de le coupe du monde et imitent le waka waka de Shakira.
L'ambiance s'électrise quand le groupe s'avance sur scène. C'est parti pour une heure de rock et d'énergie. Le public aime, les musiciens leur rendent bien. L'ambiance et l'excitation sont palpables.
Ensuite, un petit tour vers la tente "pop lettone". L'expérience vaut le détour : des personnes de tout âge, ondulant et agitant les bras sur des airs aux accents du nord. Les chansons, incompréhensibles pour le béotien en letton, laissent pantoises mais l'ambiance joyeuse et d'un autre temps motive. J'ai l'impression d'être à un mariage un peu beauf entre mon voisin à la carrure d'une armoire à glace et les lampions qui clignotent.
Quelques bières pour se désaltérer et nous repartons vers la scène principale pour écouter ATB, un DJ allemand. Ambiance électro jusqu'à 3h du matin puis la fête continue mais déjà des petits cortèges se forment pour rentrer. Je ne me perds pas comme à l'aller et je rejoins mon lit avec grand plaisir.
Trois jours pour réunir des groupes internationaux se relayant sur toutes les scènes. Qui aurait cru que la côte Baltic vibrerait autant aux sons d'ATB, Madcon, Zveri, Tuklan ou encore Skip the Use ou Reigani ? L'Est est en force et attire les talents de l'Ouest.
Pendant douze heures, la musique est à l'honneur mais surtout le Baltic Beach Party associe la musique au divertissement et à la joie de vivre. Un pari gagné dans un lieu exceptionnel.
