Elle est née sous l'occupation soviétique, a des souvenirs de petite fille mais elle se souvient essentiellement de la Baltic Way en 1988/9, cette chaîne humaine qui a relié les trois pays Baltes ou encore des émeutes en 1990 à Riga où son père a pris parti. Des souvenirs forts et des moments qui lui ont appris à survivre et à être moins attachée aux choses matérielles. Fière de son pays et sa culture, elle n'a pourtant pas hésité à suivre son mari aux Etats-Unis.
"J'ai habité dans quatre pays (NDLR : Lettonie, Espagne, Russie et Etats-Unis). Il n'y en a pas un que je préfère et un autre que je déteste. J'étais là-bas à des moments clés de ma vie et j'aime m'en souvenir ainsi."
En 2004, elle part neuf mois à Gijón (Asturies, Espagne) pour un service volontaire européen dans un centre d'information jeunesse. Une révélation : l'Espagne, un pays où l'important est de vivre, où la génération des parents a souffert de la dictature et celle des enfants est ouverte sur le monde et libre. Elle se sent chez elle.
"Chaque jeune devrait pouvoir faire un volontariat. En Europe, les possibilités de mobilités et les aides sont très nombreuses. On apprend tellement sur soi et son indépendance. En comparaison, aux Etats-Unis, il faut payer pour tout, tout le temps" ajoute-t-elle.
Forte de cette expérience, elle part aux Etats Unis rejoindre son mari américain. Ils se sont rencontrés en Russie où ils apprenaient le russe. Un véritable couple Est-Ouest. Changer de continent fut son expérience la plus dure : en Russie, la mentalité est pareille qu'en Lettonie, en Espagne, on trouve des similitudes alors qu'aux Etats-Unis, tout est différent.
"En Lettonie ou en Espagne, les relations sont informelles et spontanées, aux Etats-Unis, tout est plus compliqué, m'explique-t-elle, On évolue dans une société plus conservatrice et surtout, où l'argent et la communauté sont importants."
Mais les Etats-Unis où elle étudie le cinéma aujourd'hui, offrent bien des avantages que la Lettonie est loin d'avoir. "Je suis contente d'habiter aux Etats-Unis, j'ai plus de possibilité d'évolution, j'ai fait une école de cinéma, acheté une maison moderne. Les paysages sont si différents, tout est grand et varié ici. Chaque jour est une découverte !"
Aujourd'hui, bien qu'habitant outre Atlantique, elle est fière de son pays, de sa culture et de son évolution. "L'Union Européenne nous a beaucoup apporté comme certaines protections sur les discriminations qui n'existaient pas auparavant ou une éducation globale pour les jeunes. Mais les prix ont beaucoup augmenté et les salaires ne suivent pas", déplore-t-elle.
"Quand je reviens en Lettonie, je me rends compte que mon pays me manque. Les Lettons sont travailleurs et simples. On ne cherche pas le superflu, on ne l'a jamais eu", ajoute-t-elle.
Et la corruption, le système politique ? "Les politiques sont corrompus mais ce n'est pas pire qu'ailleurs. Comme la crise économique n'est pas pire qu'ailleurs. En Espagne, les jeunes sont plus durement touchés qu'en Lettonie."
Elle insiste sur ce dernier point : "Nous avons appris à vivre vite, à travailler beaucoup pour avoir le plus d'opportunités par la suite. On passe par tous les échelons, être humble nous permet d'avancer. Le phénomène des grèves en France est très étrange, nous ne protestons pas en Lettonie, nous ne savons pas…" Peut-être trop d'années de répression déteignent-elles sur les mentalités ?
"Sinon, j'aime beaucoup la France, c'est un beau pays, avec une culture variée et riche. Je trouve dommage que la situation politique s'enlise chaque jour", me confie-t-elle.
Aujourd'hui, Dita réalise un documentaire sur la communauté homosexuelle en Lettonie. Un sujet encore tabou qui lui demande patience et négociations. La thématique principale : mettre en avant la société lettone, la diversité des moeurs, faire valoir les droits de l'homme et aller à l'encontre des préjugés sur les homosexuels dans une société où ils sont réprimés.
Avec le sourire et les cheveux dans le vent, elle conclue notre entretien : "Ces dix dernières années, ma vie était très remplie de voyages, de découvertes, de rencontres. Mais j'ai appris une chose : ne pas oublier d'où on vient tout en apprenant des autres. Être conscient de notre identité nous permet de faire les plus belles rencontres."
"J'ai habité dans quatre pays (NDLR : Lettonie, Espagne, Russie et Etats-Unis). Il n'y en a pas un que je préfère et un autre que je déteste. J'étais là-bas à des moments clés de ma vie et j'aime m'en souvenir ainsi."
En 2004, elle part neuf mois à Gijón (Asturies, Espagne) pour un service volontaire européen dans un centre d'information jeunesse. Une révélation : l'Espagne, un pays où l'important est de vivre, où la génération des parents a souffert de la dictature et celle des enfants est ouverte sur le monde et libre. Elle se sent chez elle.
"Chaque jeune devrait pouvoir faire un volontariat. En Europe, les possibilités de mobilités et les aides sont très nombreuses. On apprend tellement sur soi et son indépendance. En comparaison, aux Etats-Unis, il faut payer pour tout, tout le temps" ajoute-t-elle.
Forte de cette expérience, elle part aux Etats Unis rejoindre son mari américain. Ils se sont rencontrés en Russie où ils apprenaient le russe. Un véritable couple Est-Ouest. Changer de continent fut son expérience la plus dure : en Russie, la mentalité est pareille qu'en Lettonie, en Espagne, on trouve des similitudes alors qu'aux Etats-Unis, tout est différent.
"En Lettonie ou en Espagne, les relations sont informelles et spontanées, aux Etats-Unis, tout est plus compliqué, m'explique-t-elle, On évolue dans une société plus conservatrice et surtout, où l'argent et la communauté sont importants."
Mais les Etats-Unis où elle étudie le cinéma aujourd'hui, offrent bien des avantages que la Lettonie est loin d'avoir. "Je suis contente d'habiter aux Etats-Unis, j'ai plus de possibilité d'évolution, j'ai fait une école de cinéma, acheté une maison moderne. Les paysages sont si différents, tout est grand et varié ici. Chaque jour est une découverte !"
Aujourd'hui, bien qu'habitant outre Atlantique, elle est fière de son pays, de sa culture et de son évolution. "L'Union Européenne nous a beaucoup apporté comme certaines protections sur les discriminations qui n'existaient pas auparavant ou une éducation globale pour les jeunes. Mais les prix ont beaucoup augmenté et les salaires ne suivent pas", déplore-t-elle.
"Quand je reviens en Lettonie, je me rends compte que mon pays me manque. Les Lettons sont travailleurs et simples. On ne cherche pas le superflu, on ne l'a jamais eu", ajoute-t-elle.
Et la corruption, le système politique ? "Les politiques sont corrompus mais ce n'est pas pire qu'ailleurs. Comme la crise économique n'est pas pire qu'ailleurs. En Espagne, les jeunes sont plus durement touchés qu'en Lettonie."
Elle insiste sur ce dernier point : "Nous avons appris à vivre vite, à travailler beaucoup pour avoir le plus d'opportunités par la suite. On passe par tous les échelons, être humble nous permet d'avancer. Le phénomène des grèves en France est très étrange, nous ne protestons pas en Lettonie, nous ne savons pas…" Peut-être trop d'années de répression déteignent-elles sur les mentalités ?
"Sinon, j'aime beaucoup la France, c'est un beau pays, avec une culture variée et riche. Je trouve dommage que la situation politique s'enlise chaque jour", me confie-t-elle.
Aujourd'hui, Dita réalise un documentaire sur la communauté homosexuelle en Lettonie. Un sujet encore tabou qui lui demande patience et négociations. La thématique principale : mettre en avant la société lettone, la diversité des moeurs, faire valoir les droits de l'homme et aller à l'encontre des préjugés sur les homosexuels dans une société où ils sont réprimés.
Avec le sourire et les cheveux dans le vent, elle conclue notre entretien : "Ces dix dernières années, ma vie était très remplie de voyages, de découvertes, de rencontres. Mais j'ai appris une chose : ne pas oublier d'où on vient tout en apprenant des autres. Être conscient de notre identité nous permet de faire les plus belles rencontres."