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L'occuption soviétique laisse sa marque

Jeudi 5 Août 2010

Devant mon hôtel à Riga, s'élève majestueusement le musée de l'Occupation. Un bâtiment noir, austère et rectangulaire abrite les vestiges de cette époque trouble qui s'étale de 1940 à 1991. Je passe tous les jours devant pour rejoindre la Vieille Ville, je ne peux pas l'éviter davantage et par un après midi nuageux, je me confronte à la réalité historique de la Lettonie du XXe siècle.

Le bâtiment a une forme amusante : c'est un rectangle surélevé dont le rez-de-chaussée sert de passage. Les piétons circulent librement, certains s'arrêtent et lisent les panneaux explicatifs, d'autres passent sans crier gare. Les pas résonnent dans l'écho troublant d'une sombre période.


L'entrée du musée est libre, seules les donations sont acceptées. Peut-on parler d'un devoir de mémoire ? L'histoire est là, déroulée sous nos yeux, les souffrances des Lettons sont affichées : l'exposition retrace les cinquante années d'occupation de la Lettonie.

Suivant la chronologie, je déambule dans les espaces : la première occupation soviétique de 1940 à 1941 après le pacte Molotov Ribbentrop qui divise l'Europe entre les Soviétiques et les Nazis. Ensuite, ceux-ci renversent leur position, rompent le pacte et envahissent la Lettonie dans le but d'éradiquer le communisme et les Juifs. Les Nazis se placent comme les "sauveurs" des Lettons face au joug communiste. Consternant. Après la fin de la guerre en 1945, les Soviétiques occupent de nouveau le pays et ce jusqu'en 1991 quand la Lettonie devient indépendante. 

L'exposition présente des documents historiques, des photos et des objets témoignant des crimes commis par les deux régimes totalitaires contre l'Etat letton et la population. Plus de 500 000 personnes ont été assassinées, tuées au combat, condamnées, déportées ou portées disparues pendant cette époque noire. Les vestiges du passé, comme dans chaque musée d'histoire moderne, transportent les sentiments et nous rappellent l'Europe libre dans laquelle nous vivons.

Pour donner une dimension pertinente et palpable de ces années, le musée a reproduit un baraquement du Goulag où les prisonniers étaient confinés dans des conditions inhumaines. La foule ne se battait pas au portillon quand j'y étais mais j'imagine les enfants venant en sortie scolaire et mettant des images sur ce que leur racontent leurs grands-parents. 

Enfin, une partie intéressante met en lumière les actions de résistances et les groupuscules lettons qui ont oeuvré pour la libération de leur pays. Des documents inédits et surtout des histoires inconnues pour moi, jeune Européenne de l'Ouest qui n'a étudié que l'Occupation Soviétique en général et non pas au cas par cas. Tracts mal imprimés, actions de résistances, photos, l'ensemble me rappelle le musée de la Résistance à Paris. 

Environ 100 000 personnes visitent le musée chaque année dont 2/3 d'étrangers. Le protocole diplomatique d'Etat organise des visites pour les hommes politiques et les diplomates dans le but de leur enseigner une époque tragique de leur histoire.


   
 

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