Titre nouvelles

Un voyage en bus, une autre aventure lettone

Dimanche 8 Août 2010

Voyager, c'est découvrir des villes, des paysages, rencontrer des personnes, s'intéresser à l'histoire et à la culture d'un pays… Mais c'est aussi se déplacer, faire face aux problèmes de logistique, anticiper un peu et se déplacer. En Lettonie, entre deux villes, j'ai beaucoup utilisé le bus, service pratique et plus ou moins rapide pour rejoindre deux points. Quelques anecdotes sur mes trajets. 

On m'avait dit des horreurs sur les bus, qu'il était difficile de se déplacer, que ce serait long et ennuyant. Je partais avec un peu d'appréhension mais au final, ce fut une expérience intéressante et positive. Le bus en Lettonie est certes lent, mais fonctionne et m'a permis de me rendre des coins magnifiques. L'enjeu en valait la chandelle.

Riga > Leipaja : mon premier trajet en bus. Je vais à l'autoosta. Plus de 3h pour faire 200km, je trouvais ça beaucoup. Au moins, j'ai le temps d'admirer le paysage et les voyageurs. Beaucoup de jeunes dans ce bus, qui se rendaient au festival Baltic Beach Party. Le trajet passe, je dors la plupart du temps pour me réveiller dans une campagne pluvieuse. J'ai passé la première étape !

Kuldiga > Ventspils
: le bus est tellement petit, ou plutôt c'est un mini bus, que le chauffeur se sent un peu désemparée à la vue de mon gros sac à dos. Au final il écopera d'une place à lui seul, à côté du conducteur !

Ventspils > Talsi : j'essaie mon Letton à la gare. Pour acheter un ticket, je maîtrise "Es vēlos biļeti Talsi, lūdzu". La guichetière comprend et mais je ne comprends pas sa question. Alors ce sera un grand sourire et elle embraye en Anglais… J'ai encore des progrès à faire !

Talsi > Kolka : je suis seule dans le bus, personne ne va jusqu'à Kolka ou du moins en bus. Quand le chauffeur s'arrête à un café, je saute sur l'occasion pour aller me rafraîchir. Avec les mains, on se comprend, il repart dans 10 min, j'ai le temps. Et le bus repart, vide de voyageurs. Quand j'arrive au camping, je suscite l'étonnement. Des Russes me demandent : "où est ta voiture ?" "Je n'en ai pas, je suis venue en bus" "Ah…"

Kolka > Plienciems : je dois m'arrêter au milieu de la campagne. J'ai tellement peur de louper l'arrêt et de me retrouver à des kilomètres, que je scrute la route avec grand intérêt. Elle est droite, bordée de pins. Au final, une fille s'arrête au même endroit. J'embête le chauffeur pour qu'il m'ouvre la soute à bagages. Les Lettons voyagent sur des petites distances et le plus souvent avec des sacs plastiques. Je descend et j'attends paisiblement mes amis de Couch Surfing.

Riga > Rezekne : mon plus long trajet, presque 5h pour faire 270 km. C'est long, ennuyant et il fait chaud. Le bus date d'une autre époque et le chauffeur n'hésite pas à s'arrêter en pleine campagne pour fumer une clope ! Ca me rappelle l'Asie avec les innombrables arrêts au milieu de nulle part. On finit par arriver, heureusement ! Rezekne s'offre à moi.

Rezekne > Ludza : l'ancienneté de la ville se fait sentir sur la route. Les nids-de-poule me font sauter sur le siège, ça tangue. J'en ai tellement marre que je descends à l'entrée de la ville et je finis à pied, un peu l'aveuglette. Cette bonne idée me fera découvrir une jolie promenade le long du petit lac de Ludza.

Rezekne > Riga : pour acheter mon billet, mon letton ne suffit pas et la guichetière me parle en russe. Pas très concluant, au final,ce sont les chiffres qui me permettent d'acheter mon billet. Ensuite, pour monter dans le bus, le chauffeur appelle les passages par leur numéro de siège. Du coup, je monte la dernière et il n'a pas l'air content. Tant pis, après 4, je ne sais pas compter en letton…

Riga > Sigulda : je me réveille en sursaut et je descends à toute vitesse du bus après avoir demandé à une passagère si j'étais bien à Sigulda. Je me retrouve le long d'une nationale, coincée entre une zone industrielle et de vastes entrepôts… Je suis bien à Sigulda mais pas du bon côté, après quelques kilomètres de marche, j'arrive dans le centre. Au retour, je prends le train, c'est moins compliqué !

Je me souviendrai aussi de quelques trajets en train : pour aller à Jurmala la première fois. La guichetière n'arrêtait pas de me demander à quelle station je voulais descendre. J'en avais aucune idée, je voulais juste aller à Jurmala. Ensuite, j'ai compris : il y a plusieurs stations et ce n'est pas le même prix. La deuxième fois, je maîtrise !

Ou encore, mon trajet de retour de Salaspils. Après avoir visité le camp de concentration, je me paume dans la campagne et en longeant les voies du train à l'aveuglette, je trouve une gare. Je ne sais absolument pas où je suis. Le train arrive, je me fais contrôler, mon billet est dans un état pitoyable - déchiré et illisible -, le contrôleur me regarde avec un air apitoyé mais le valide quand même. 
Au final, le bus est une expérience amusante. Un trajet me permettait de réfléchir, de cadrer mes articles mais aussi de rêver et de me laisser doucement porter par mes idées.

commentaires
Your email will not be disclosed anywhere
Dernières News